Bao Vuong est né au Vietnam à la fin des années 70. A à peine un an, il s’enfuit avec ses parents par la mer. Comme des milliers de boat people, lui et sa famille ont erré, ballottés dans des camps de réfugiés à la recherche d’une terre d’accueil. Les peintures de Bao Vuong sont totalement noires, à la fois réalistes et abstraites. C’est une projection des nuits en pleine mer passées par sa famille en fuite, les mêmes nuits que des centaines de milliers de réfugiés ont vécues à travers les siècles et connaissent encore chaque jour – abandonnés dans le noir, sans la moindre idée. Les ténèbres font allusion à une mort imminente et engloutissent tous ceux qui ont sacrifié et perdu tout ce qui valait la peine d’être vécu. La peinture noire réveille les peurs liées à l’exil, tandis que les reflets de lumière sur les traits de peinture représentent des reflets d’espoir qui font naître un instinct de survie, faisant écho à la promesse d’un monde meilleur.

«L’art est une blessure qui devient lumière»

Artiste formé à l’Académie des Arts de Toulon, il vit et travaille entre la France, la Belgique et le Vietnam. Ses toiles, puissantes et expressives, sont toujours en lien avec l’exil et le déracinement, l’expérience fondatrice de son art.