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Félix ZIEM (1821-1911)
Félix François Georges PhiIibert. Né le 26 février 1821 à Beaune (Côte-d’Or). Mort le 10 novembre 1911 à Paris. XIX-XXe siècles. Français. Peintre d’histoire, de genres, de sujets typiques, portraits, paysages animés, marines, natures mortes, aquarelliste, dessinateur. Pré-impressionniste, orientaliste. Formé à l’Ecole d’Architecture et des Beaux Arts de Dijon, Ziem s’installe à Marseille en 1839 et commence à peindre. De 1841 à 1842, il séjourne à Nice et connaît un franc succès auprès de la bourgeoisie locale. Grand voyageur, Ziem se rend en Italie en 1842, à Rome et Venise. Puis c’est la Grèce, la Russie et Constantinople en 1844, la Belgique en 1850, l’Angleterre en 1852, et l’Egypte en 1854. En 1855, il descend le Danube en bateau, en 1856, il visite l’Est du bassin méditerranéen. Il passe par Alger en 1858, en Hollande en 1860, etc… Après un séjour à Barbizon dans les années 1870, il se fixe et vit entre ses quatre maisons de Venise, Martigues, Nice et Paris. D’une productivité exceptionnelle (plus de 4000 oeuvres) et d’une longévité rare (90 ans), Ziem est un peintre complet qui brille dans tous les domaines et sur tous les supports (toiles, papiers, panneaux de bois). Il a été le peintre le plus honoré et le plus côté de son époque. Ses toiles se sont vendues dans le monde entier, et il exposait régulièrement dans les grands salons parisiens. Parmi les sujets de prédilections de Ziem, on retrouve Marseille, son vieux port, et l’Estaque, qu’il il a été l’un des premiers à peindre. On retrouve aussi Martigues et l’Etang de Berre, mais surtout Venise, sa deuxième patrie. Ses vues de Venise sont marquées par la lumière et le vert de la lagune vénitienne. Ziem fut également influencé par la méditerranée et notamment l’Afrique du Nord, d’où ses nombreuses toiles orientalistes. De part son étude de la lumière, il a été l’un des précurseurs de l’impressionnisme. Certaines autres de ses toiles se rapprochant du travail de Monticelli sont plus expressionnistes.
MUSÉES :
Ajaccio, Amsterdam, Avignon, Berlin, Bordeaux, Chantilly, Digne, Dijon, Liège, Londres, Martigues (musée Ziem), Montpellier, Montréal, Moscou, Mulhouse, Nantes, Paris (Louvre, Orsay, musée du Petit Palais: 50 à 100 œuvres), Reims, Valenciennes, Rouen, Toulouse.
BIBLIOGRAPHIE :
– Bénézit, « Dictionnaire des peintres », Gründ, 1999.
– Encyclopédie des Arts, « Les Muses », tome XV, Grange-Batelière, Paris, 1969-1974.
– Pierre Miquel « Le paysage français au XIXe siècle, 1824-1874 ». La Martinelle, 1975.
– Biass-Fabiani et Fabre, « Félix Ziem », Actes Sud.
– Pierre Miquel, « Ziem 1821-1911, catalogue raisonné » La Martinelle, 1978.
– A. Calonne, « Félix Ziem: peintre voyageur », Valeurs de l’Art n°26, 1994.
– Anne Burdin-Hellebranth, « Ziem 1821-1911, catalogue raisonné de l‘œuvre », 1998.
Réf. 5114
Huile sur panneau d’acajou
Signé en bas à gauche
DIMENSIONS :
– 69 x 112 cm (113 x 150 cm cadre inclus)
– 27 x 44 in. (44 1/2 x 59 in. framed)
En mai 1890, Ziem s’installe à Venise pour six mois; Les fêtes de Venise s’ouvrent et comme il est de coutume pour la ville lacustre le départ en est donné par un coup de canon tiré d’un bateau spécialement pavoisé pour l’occasion. En plus de notre peinture, l’artiste exécute un autre tableau sur le même sujet qui sera acquis par l’Etat à la vente Sanmarcelli et qui figure actuellement dans les collections du musée du Petit Palais (Paris). La critique, auparavant réticente, encense Ziem et parle du peintre comme « celui qui sait délayer un rayon de soleil sur sa palette ». Dans une monographie consacrée à « la technique de Ziem », Marseille, 1912, Servian décrira ainsi l’œuvre : « Le coup de canon eut un succès retentissant. Avec lui éclata la renommée de Ziem ; il en répercuta les échos dans toutes les parties du monde des arts. Le grand Canal voit se dresser le Campanil et les palais. L’atmosphère palpite sous le ciel pur ; l’eau est toute miroitante des reflets des ombres mouvantes des personnages qui se trouvent dans une gondole, non loin d’un navire emparé et empanaché de fumée du canon que l’on vient de tirer. Parmi les oppositions capricieuses de la lumière et des ombres éclate la joie de vivre et l’enivrante gaieté. Et c’est une joie pour les yeux des spectateurs qui semblent participer à l’allégresse générale. »
Dans les nombreux « Venise » peints par Ziem, il est à noter que seulement 16 sujets représentant le coup de canon sont à ce jour référencés. 6 d’entre eux appartiennent à des musées (2 au Petit Palais à Paris; 1 au Palais Fesch à Ajaccio; 1 au Musée Ziem de Martigues; 1 au Denver Museum de Denver; 1 au Metropolitan Art Museum de New York). Les tableaux de Denver et de New-York étant les plus similaires au notre. Seulement 4 de ces sujets ont étés peints sur panneau d’acajou, le notre étant le plus important. Ziem avait une prédilection pour les panneaux d’acajou. Le jeu des glacis et des « réserves » sur le bois permetant une couleur supplémentaire et une accentuation de la perspective.