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Serge CHARCHOUNE (1888-1975)
Né en le 24 août 1888 à Bougourouslan (Russie). Mort le 24 novembre 1975 à Villeneuve-Saint-Georges. Peintre et poète. Serge Charchoune étudie la peinture à Moscou jusqu’en 1912, puis, après avoir déserté le service militaire, arrive à Paris où il s’inscrit à l’atelier du peintre cubiste Henri Le Fauconnier. Après la déclaration de guerre d’août 1914, il se réfugie à Barcelone où il rencontre le boxeur-poète Arthur Cravan, les peintres Albert Gleizes, Marie Laurencin et Francis Picabia, et Josef Dalmau, à la fois antiquaire et passionné par l’art d’avant-garde. Grâce à ce dernier, Charchoune expose des peintures abstraites qu’il qualifie lui-même d' »ornementales » (1916 et 1917). Après la révolution bolchévique d’octobre 1917, il tente de rentrer en Russie, mais échoue finalement à Paris. Le 26 mai 1920, il assiste au Festival Dada de la salle Gaveau et retrouve Picabia. Il fréquente les réunions des dadaïstes au café Certá (Passage de l’Opéra) et participe aux manifestations Dada, notamment le « procès Barrès » organisé par André Breton en mai 1921. Au salon Dada de la galerie Montaigne, organisé par Tristan Tzara un mois plus tard, Charchoune expose des dessins inspirés des œuvres « mécaniques » de Picabia. Il compose également un poème illustré de douze dessins « Foule immobile » très bien accueillis par les dadaïstes. À son tour, il créé un groupe Dada appelé « Palata Poetov » (« La Chambre des Poètes ») qui se réunit dans un café du quartier Montparnasse. Le 21 décembre 1921, une soirée « dadaïste russe » est un échec malgré la présence de Breton et Louis Aragon. Charchoune ne persiste pas et, en mai 1922, il se rend à Berlin, toujours dans l’espoir d’obtenir un visa pour l’URSS. Il y créé une revue Dada en langue russe « Perevoz Dada » (« Le Transbordeur Dada ») dont il rédige seul le premier numéro (juin 1922). (Cette revue perdurera jusqu’en 1949). Après avoir édité une anthologie de poésie dadaïste allemande, française et russe « Dadaizm, kompilacija » et collaboré à diverses revues comme « Merz » de Kurt Schwitters, Charchoune délaisse le mouvement. À Berlin, toujours, il expose une nouvelle série de peintures qu’il appelle « cubisme ornemental ». Il rencontre des artistes russes déçus par la révolution, dont la danseuse Isadora Duncan. Charchoune renonce alors à rentrer en URSS et retourne à Paris (1923). Après sa rencontre avec Amédée Ozenfant, il adopte le style puriste. A partir de 1954 son œuvre devient de plus en plus abstraite et dépouillée, quasi monochrome, inspiréé par la musique. Bien qu’il se gardera de participer à tout autre mouvement, Charchoune n’aura jamais, jusqu’à sa mort, renié son adhésion à Dada. Man Ray a réalisé un portrait de Charchoune (entre 1922 et 1925).
BIBLIOGRAPHIE :
– Alain Bosquet « Charchoune, une archéologie de l’âme », René Guerra Profil de Charchoune, Galerie de Seine, Paris, 1973.
– Laurent Le Bon (sous la direction de) « Dada », catalogue de l’exposition présentée au Centre Pompidou du 5 octobre 2005 au 9 janvier 2006, Éditions du Centre Pompidou, Paris, 2005.
– Giovanni Lista « Dada libertin & libertaire », L’Insolite, Paris, 2005.
– Isabelle Ewig « Serge Charchoune, soleil russe », Galerie Thessa Herold, Paris, 2007.
– « Charchouniana » par Raymond Creuze, Paris, 1989, décrit et reproduit page 112
Réf. 5595
Huile sur toile
Signée et datée VII-55 en bas à droite
Titrée, datée et resignée au dos
DIMENSIONS :
– 50 x 61 cm (75 x 86 cm cadre inclus)
– 20 x 24 in. (29.5 x 34 in. framed)