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Martin DRÖLLING (1752-1817)
D’origine alsacienne, Martin Drolling naît dans une famille nombreuse dont le père, Martin Drölling, clerc du tabellion local, a épousé Catherine Schobler. Il découvre la peinture par hasard et décide d’en faire l’apprentissage. Malgré quelques réticences, son père signe le contrat pour quatre années avec un peintre local. Un conflit éclate bientôt entre le maître et l’élève qui n’a plus rien à apprendre de son patron. Il le quitte pour poursuivre son apprentissage à Strasbourg où il partage l’atelier avec le peintre Maratti. Il s’installe à Paris, où il entre à l’école des beaux-arts le 4 juin 17792. Il obtient un contrat chez un marchand qui lui offre 30 sous par tableaux. Lorsqu’il achève sa formation artistique vers 1780, il épouse Madeleine Welker, qui meurt peu après. Il se remarie le 4 mai 1785 avec Louise Elisabeth Belot, fille d’un marchand de couleurs pour peintres, avec laquelle il a trois enfants. L’aîné, Michel Martin Drolling, naît en 1789 et sera également peintre. Le deuxième, Marius, naît le 27 février 1794. Sa benjamine, Louise-Adéone Drölling, dite «Madame Joubert», naît en 1795 et deviendra elle aussi peintre. Le couple emménage rue de Seine. Il reçoit les conseils d’Élisabeth Vigée Le Brun qui l’emploie comme assistant pour la peinture d’objets dans ses toiles. Elle le présente à Jean-Baptiste Greuze. Il montre de l’habileté pour les scènes d’intérieur, les copies et les portraits. Il commence par travailler à la Manufacture de Dilh et Guérhard, associés de la Manufacture du duc d’Angoulême, au 22 rue de Bondy à Paris 10e arrondissement, dans l’ancien Hôtel de la marquise de Ferrières. C’est là qu’il rencontre Alexandre Brongniart, qui fut nommé directeur de la Manufacture nationale de Sèvres en 1800. De 1802 à 1813, il œuvre en qualité de peintre-décorateur à la Manufacture nationale de Sèvres. Son épouse meurt en février 1803, il élèvera seul Michel-Martin et Louise-Adéone, alors âgés de 14 et 6 ans. Il lutte toute sa vie contre la pauvreté. En 1816, il met un tableau en loterie pour payer son logeur. Il meurt à Paris le 16 avril 1817, à quelques jours de l’ouverture du Salon qui verra la foule se presser – enfin ! – devant ses tableaux.
Réf. 6202
Portrait du roi Louis XVI portant l’ordre de Saint Louis, du Saint Esprit et l’ordre de la Toison d’or
Huile sur toile ovale
DIMENSIONS :
– 73 x 58,5 cm (89 x 74 cm cadre inclus)
– 28 3/4 x 23 in. (35 x 29 1/8 in. framed)
PROVENANCE :
– Ancienne collection du Château de Montmort
Au dos, sur le chassis, une inscription au crayon: Jean de Montmort
Louis Jean Remond de Montmort, deuxième marquis de Montmort (28 novembre 1749 à Paris, mort en 1793 à Pise en émigration), chevalier de Saint-Louis (1781) était très bien introduit à la Cour. Son fils Auguste (1775-1848) fut un soutien de la duchesse de Berry. (Cf. Patrick de Villepin, in Pierre Remond de Montmort, mathématicien du hasard, Paris, L’Armentier, 2019, p. 330-331).
Le château de Montmort en Champagne fut décrit par Victor Hugo: « C’est une exquise forteresse du seizième siècle, bâtie en brique, avec toits d’Ardoise et girouettes ouvragées, avec sa double enceinte, son double fossé, son pont de trois arches qui aboutit au pont-levis, son village à ses pieds, et tout autour son admirable paysage, sept lieux d’horizon. » in En Voyage. Le Rhin, lettre deuxième, 21 juillet 1839.
Ce tableau s’inspire du portrait peint par Drölling, gravé par Sergent. Ce portrait est probablement inspiré lui-même par le pastel de Boze (collection particulière; Gérard Fabre, Joseph Boze portraitiste de l’ancien régime à la Restauration, N° 18 p.73). Marguerite Jallet notait déjà en 1934 (BSHAF, 1er fascicule p.158, Un portrait de Louis XVI par Martin Drolling): « Il est probable que n’ayant pas obtenu de séance de pose du roi, comme beaucoup d’artistes, d’ailleurs, Martin Drölling, désireux d’exécuter un portrait du monarque, s’inspira du pastel très en vogue à ce moment».
VENDU / SOLD